La découverte de la ville de Ouagadougou

A la découverte de la ville de Ouagadougou

Allons à la découverte de Ouagadougou. Ouagadougou, appelée communément Ouaga, est la capitale et plus grande ville du Burkina Faso, avec une population de 1,62 million d’habitants en 2012. C’est le centre culturel, économique et administratif du pays. Les habitants de Ouagadougou sont les Ouagalais.

Le mot à l’origine est « Woogrtenga » et « Wogodogo » et signifie « là où on reçoit des honneurs, du respect »1.

Ouagadougou
Le monument aux héros nationaux
Le monument aux héros nationaux
Administration
Pays Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
Région Centre
Province Kadiogo
Département Ouagadougou
Maire
Mandat
Armand Beouinde
2016 –
Démographie
Gentilé Ouagalais, Ouagavillois
Population 2 532 311 hab. (2015)
Densité 903 hab./km2
Géographie
Coordonnées 12° 21′ 58″ nord, 1° 31′ 05″ ouest
Superficie 280 500 ha = 2 805 km2
Divers
Indicatif téléphonique (+226) 25
Langues du Burkina Faso Français, moré, dioula, fulfuldé

 

Histoire

À l’origine, la ville s’appelait Kombemtinga, la « terre des princes ». Les versions expliquant ce changement d’appellation sont nombreuses et parfois opposées.

De façon plus certaine, on peut affirmer que la ville a été fondée au xie siècle par les Nyonyonsé. Pour la suite, selon la version du Larlé Naba, détenteur des secrets du Royaume Mossi, les fondateurs, subissant des assauts répétés d’un peuple voisin, durent demander la protection de l’Empereur mossi Zoungrana, alors établi à Tenkodogo. Zoungrana confia la défense de la ville à son fils Oubri. Les Nyonyonsé se soumirent, et la localité fut alors baptisée « Wogdgo » : « Venez m’honorer ». C’est cette appellation qui aurait évolué pour donner Woghodogo, puis Ouagadougou dans sa version occidentalisée.

La ville devint capitale de l’Empire mossi en 1441 sous le règne de Naba Niandéfo. Mais ce n’est qu’en 1681 qu’elle deviendra résidence permanente des empereurs (morho-naba), avec Naba Sanem.

Des quartiers se créent alors rapidement autour du palais impérial. Ils ont conservé jusqu’à ce jour leur nom : Ouidi, quartier du chef de la cavalerie. Dapoya, quartier des captifs affranchis. Paspanga, où les empereurs nouvellement intronisés vont recueillir la soumission des dignitaires de l’Empire, etc.

Ouagadougou en 1930. Photographie de Walter Mittelholzer.

Louis-Gustave Binger y entre le soir du vendredi 15 juin 1888 et en laisse une longue description. Sanem le reçoit par obligation mais ne tarde pas à montrer son désir qu’il s’en aille. Il l’empêche, de même, de poursuivre le trajet prévu. Binger décide alors de revenir vers Boukary Koutou et quitte la ville le 10 juillet.

Devenue capitale du territoire de Haute-Volta en 1919, la ville perd sa prééminence pendant les années de partage du territoire (1932-1947). À la reconstitution de la Haute-Volta, l’administration est de nouveau transférée à Ouagadougou.

De l’arrivée du chemin de fer, en 1954, jusqu’à l’indépendance (1960), la population de la ville va doubler, passant de 30 000 à plus de 60 000 habitants. Par la suite, le nombre de Ouagalais doublera régulièrement tous les dix ans : 500 000 au début des années 90 et plus d’1,5 million aujourd’hui.

Les attentats de Ouagadougou du  ont fait au moins 30 morts et une trentaine de blessés. À 19 h 45, des hommes armés ont attaqué le bar Taxi Brousse, le restaurant Le Cappuccino et l’hôtel Splendid dans le centre de Ouagadougou. Ces lieux sont fréquentés principalement par des étrangers. L’attaque terroriste est revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). À la suite de ces événements ont été décrétés trois jours de deuil national. La ville est de nouveau touchée par le terrorisme dans la nuit du 13 au . Un attentat frappe un café-restaurant situé à 200 m du Cappucino et fait 20 morts, dix-huit civils et les deux assaillants.

Démographie

Évolution de la population
1960 1975 1985 1996 2006 2012 2015
59 126 172 661 441 514 709 736 1 475 223 1 933 650 2 532 311
(Sources : INSD9)

Géographie

La ville de Ouagadougou, vue par le satellite Spot

La ville est située à peu près au centre du pays, dans la province du Kadiogo.

À environ 300 km au nord, se trouve Gorom-Gorom et les portes du désert, situés tout près du Niger et du Mali.

À environ 200 km au sud, se trouve le pays Gourounsi avec notamment le village de Tiébélé et ses maisons colorées, mais aussi la réserve naturelle de Nazinga. Le Ghana et le Togo sont alors très proches.

Une route part en direction du sud-ouest vers Bobo-Dioulasso.

Enfin, une bonne route de 350 km relie vers l’est Ouagadougou à Fada N’Gourma et le pays Gourmantché et au-delà la frontière avec le Niger

Climat

Ouagadougou se situe approximativement au centre du Burkina Faso, en pleine zone intertropicale.

La ville est soumise à un climat tropical de savane, comprenant deux saisons : la saison sèche et la saison des pluies.

La saison sèche s’étend de la mi-octobre à la mi-mai, approximativement. Cette saison est caractérisée par un temps plus ou moins chaud et très sec, un fort ensoleillement et parfois des vents de poussière. Dans cette saison, on peut distinguer trois périodes bien marquées :

  • De mi-octobre à fin novembre, le temps est souvent très chaud, avec des températures minimales voisines de 23 / 24 °C et des maximales comprises entre 35 et 38 °C. On peut encore observer quelques averses au mois d’octobre, mais elles restent le plus souvent localisées et de faible intensité. On est alors à une période de transition, entre les vents de mousson de sud-ouest, chauds et humides (qui sont en nette régression, puis disparaissent totalement), et l’harmattan, un vent de nord-est chaud, sec et parfois poussiéreux qui s’impose de jour en jour.
  • De fin novembre à mi-février, c’est l’harmattan qui souffle. Il apporte une influence du désert, soit un air toujours très sec, d’assez grandes amplitudes thermiques entre le jour et la nuit, un fort ensoleillement, parfois gêné par une brume de poussières en suspension. Les températures sont nettement moins élevées en cette période : les minimales peuvent s’abaisser jusqu’à 14 – 15 °C, voire 12 °C très ponctuellement, surtout fin décembre et janvier, tandis que la journée, les maximales atteignent entre 28 et 33 °C. Cela en fait la période où il est le plus facile de s’acclimater, grâce aux températures modérées et au temps le plus souvent stable.
  • De fin février jusqu’à fin avril, l’harmattan est en perte de vitesse, puis finit par tomber totalement. Coupée de l’influence du désert et de toute aération, la ville subit alors un temps caniculaire, avec des journées brûlantes (de 38 °C fin février jusqu’à 40 – 42 °C et même 43 °C en avril) et des nuits chaudes (en moyenne 24 à 26 °C au minimum, avec même quelques nuits où la température ne s’abaisse pas sous les 30 °C en avril). Les premières averses orageuses peuvent parfois tomber à la fin du mois d’avril, ajoutant alors l’humidité à la chaleur, ce qui donne un ressenti extrêmement lourd.

La saison des pluies, qui s’étend de la fin mai à la fin septembre, est marquée par un flux de sud-ouest: la mousson. Il apporte un air chaud et moite, dans lequel de nombreuses averses et orages se développent, avec un pic en août. Cette période correspond au passage du front intertropical (FIT) au-dessus des pays sahéliens et subsahéliens. Malgré les températures beaucoup plus modérées (minimums à 21 °C, sous les pluies principalement, maximums à 32 à 34 °C), le ressenti est toujours lourd, en raison de la forte humidité ambiante.

Environnement

Une scène typique de Ouagadougou qui montre la place des Nations unies au centre ville.

La ville s’est densifiée au cours des âges, et est comme toutes les capitales elle est touchée par le phénomène de périurbanisationet d’artificialisation et de fragmentation écopaysagère des milieux. La capitale abrite cependant presque en son centre (au nord-est) le « Parc Urbain Bangr Weoogo » (265 hectares) qui est le premier exemple de rétrocession foncière forestière faite par l’État à une collectivité locale dans le cadre de la politique de décentralisation du Ministère chargé des forêts. Cet ancien massif forestier est devenu le poumon vert de la ville et l’élément principal de la trame verte urbaine de Ouagadougou ; un lieu de loisir et détente, mais aussi d’éducation environnementale ouvert aux écoles, universités, chercheurs et visiteurs, où expérimenter la gestion, restauration et protection de la biodiversité, le rôle de l’arbre en ville et notamment la lutte contre la désertification ou l’étude et la résolution de certaines pollutions. Le parc abrite aussi un musée centre d’exposition sur l’environnement, ainsi qu’un parc zoologique (72 ha où 136 espèces d’oiseaux étaient répertoriées en 1999 ainsi que quelques rongeurs) et un parc botanique (8 ha où sont présentés 95 espèces ligneuses autochtones de savane arbustive claire ou dense notamment, en 8 secteurs, et des espèces ornementales exotiques et locales dans un 9e secteur). On peut y découvrir seuls ou en visite guidée la flore, la faune (oiseaux, mammifères et faune aquatique) du parc, avec une bibliothèque et une salle audiovisuelle.

La pollution de l’air, par les aérosols « naturels » (envols de poussières liés à l’aridité des sols) et issus de la combustion (bois de feu, charbon de bois, feux de brousse..) et de la pollution routière pose problème à Ouagadougou. Un projet de système d’alerte à la pollution à Ouagadougou et au Burkina Faso (dit « projet Mousson ») est construit en partenariat avec le CNRS. la pollution de l’eau et des sols sont d’autres problèmes.

Organisation administrative

La mairie de Ouagadougou

Jusqu’en 2012, la ville comptait trente secteurs et dix-sept villages pour cinq arrondissements : Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nongremaasom et Sig-Noghin. Mais depuis les élections couplées législatives et municipales du 2 décembre 2012, elle compte 50 secteurs répartis en 12 arrondissements. Chaque arrondissement est dirigé par un maire élu et dispose des mêmes attributions que les autres communes burkinabè, sauf pour le budget.

Listes des maires

Armand Beouinde, maire de Ouagadougou.

  • 1956 : premières élections municipales
  • 1959 : dissolution du conseil municipal remplacé par une délégation spéciale
  • 1961-1965 : Benjamin Oboulbiga
  • 1995-2012 : Simon Compaoré
  • 2012-2016 : Marin Casimir Ilboudo
  • depuis 2016 : Armand Beouinde

Économie

Un magasin vendant du riz de Bagré.

La ville a peu d’industries, développées principalement dans les domaines agroalimentaires et textiles.

Transports

La Gare de Ouagadougou.

Ouagadougou dispose d’un aéroport international.

La ville possède également une gare ferroviaire qui est le terminus de la voie ferrée menant vers Abidjan (Côte d’Ivoire) et qui est exploitée par la Sitarail.

Des routes partent aussi de la capitale vers Lomé (Togo), Bamako (Mali), Niamey (Niger), Accra (Ghana). Ouagadougou s’est dotée de trois échangeurs autoroutiers au sud, vers le quartier de Ouaga 2000. Deux autres échangeurs dont un se situe – l’échangeur de l’ouest – vers le quartier de Gounghin sur la nationale no 1, et le troisième appelé communément échangeur de l’est vers la gare de l’est sur la nationale no 4.

La route nationale no 1 menant vers Bobo-Dioulasso, la seconde ville du pays, est en très mauvais état sur certaines portions ce qui la rend relativement dangereuse. Des travaux ont été entrepris depuis 2005 qui en ont amélioré la sécurité.

De nombreuses sociétés proposent des liaisons en autocar vers d’autres villes du Burkina, telles que Bobo Dioulasso et Ouahigouya.

Ouagadougou, centre-ville.

Ouagadougou, centre-ville.

Le transport urbain subit quelques problèmes ; cependant, le réseau de bus SOTRACO propose une vingtaine de lignes.

Les habitants de Ouagadougou circulent beaucoup en deux roues. Le parc national de motos est estimé à 600 000 motos ; 50 000 motos sont mises sur le marché chaque année par la première entreprise privée de vente de véhicules moteur à deux roues JC Mégamonde.

Éducation

L’université de Ouagadougou (UO), fondée en 1974, fut le premier établissement d’enseignement supérieur du pays. Ces dernières années, l’université enregistre une arrivée massive de nouveaux bacheliers. L’accroissement rapide des effectifs a eu pour conséquence, la surpopulation du campus de « Zogona ». Pour faire face au problème des effectifs qui a entraîné l’insuffisance et l’inadaptation des infrastructures d’accueil, le gouvernement burkinabè a décidé en décembre 2007 de la création de l’Université Ouaga II à Gonsé, localité située à 25 km de Ouagadougou. Cette Université accueille depuis l’année académique 2007-2008, des étudiants des Unités de Formation et de Recherche (UFR) en Sciences Juridiques et Politiques (SJP) et en Sciences Économiques et de Gestion (SEG) précédemment rattachées à l’UO.

On y trouve également des écoles supérieures à vocation de la région de l’ouest africain tel que l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement (2iE). De nombreux établissements d’enseignement supérieur sont apparus récemment : l’université Aube Nouvelle, l’université Al Houda, l’université Saint Thomas d’Aquin, l’institut africain de Management…

Culture

Les principaux lieux culturels sont la Maison du peuple, le CENASA (centre national des arts, des spectacles et de l’audiovisuel), et le centre français Georges-Méliès, ainsi que le musée de la musique, le musée national et l’amphithéâtre.

 Le CENASA (centre national des arts, des spectacles et de l’audiovisuel).

Maison du peuple de Ouagadougou.

 Maison du peuple de Ouagadougou.

Le CENASA (centre national des arts, des spectacles et de l’audiovisuel) a été inauguré en l’an 2000, et propose notamment des spectacles de danse, de musique et de théâtre. Il abrite une salle de plus de 600 places. Elle était à ciel ouvert initialement et a été couverte en 2006 de façon à pouvoir l’utiliser durant toutes les périodes de l’année.

La Maison du peuple comporte une salle de 2 500 places, et son architecture présente dans la partie supérieure des sortes de cheminées rappelant les cases traditionnelles burkinabés.

La cité accueille le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le Salon International de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Salon International du Tourisme et de l’Hôtellerie de Ouagadougou (SITHO), le Salon international des mines, de l’énergie et des carrières (SEMICA) et est le site d’un des plus grands marchés d’Afrique de l’Ouest.

Langues

Français

En 2014, 49,4 % des habitants de Ouagadougou de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 53,7 % savent le parler et le comprendre. Selon le dernier rapport de l’OIF, en 2006, 104 700 Ouagalais déclaraient utiliser le français comme principale langue en 2006, soit 10 % des habitants, chiffre en nette hausse par rapport à 1985 (11 000 personnes soit seulement 2,49 %).

Tourisme

Ouagadougou n’est pas une destination touristique typique ; néanmoins la ville offre un grand nombre d’attractions touristiques et d’événements qui attirent régulièrement un grand public dont le FESPACO, le SIAO (cf. ci-dessus), ainsi que des événements sportifs tel que le Tour du Faso et des congrès et conférences.

Sports

La capitale possède de nombreux clubs de football, dont les clubs les plus titrés au niveau national : l’Étoile Filante de Ouagadougou et l’ASFA Yennenga. Les autres clubs de la ville évoluant au plus haut niveau sont :

  • AS SONABEL
  • Commune Football Club
  • RC Kadiogo
  • Santos FC
  • US Ouagadougou
  • USFA

La ville dispose également d’infrastructures sportives:

  • Le stade du 4-Août (35 000 places assises et pelouse naturelle)
  • Le stade municipal (15 000 places assises et pelouse synthétique)
  • Le palais des sports de Ouaga 2000, dédié aux sports de mains (4 598 places assises)

Santé

La ville dispose d’infrastructures publiques comme

  • CHU Yalgado Ouédraogo, secteur 4 de la ville (750 lits)
  • CHU Blaise Compaoré

La construction de cet hôpital a démarré le 12 mars 2008 et il a été réceptionné le 25 octobre 2010 avec un coût global de 65 milliards de francs CFA, soit environ 130 millions de dollars US. Ayant une vocation sous-régionale cet hôpital s’étant sur 16 hectares et compte 600 lits. Dit de 3e génération, il est pourvu d’une plate-forme de gestion automatisée intégrant les dernières technologies de l’information et de la communication et d’un héliport. À ce jour, il reste l’un des plus performant de la sous-région ouest africaine en dispensant plusieurs spécialités.

  • Le centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle

Inauguré le 30 janvier 2001, ce centre à vocation nationale est le plus moderne du pays, doté d’un plateau technique appréciable avec une capacité de 126 lits. La pose de la première pierre est intervenue le 6 décembre 1996 à l’occasion du sommet France-Afrique par les présidents Jacques Chirac et Blaise Compaoré. Réalisé en partenariat avec les hôpitaux de Rouen, le ministère de la Santé du Burkina et la Mairie de Ouagadougou et bénéficie actuellement du soutien du conseil général de la Seine-Maritime.

  • L’hôpital de district de Bogodogo (350 lits)

et de beaucoup d’infrastructures privées.